mercredi 31 janvier 2018

Equilibre vie privée et vie professionnelle, gestion de l'information et rupture générationnelle

Alors que la génération X (nés entre 1946 et 1964) traditionnellement très engagée dans sa vie professionnelle a du mal à couper la communication avec le travail pendant ses temps de vie personnels, les jeunes générations portent de nouvelles aspirations. La génération Y (nés entre 1965 et 1979) place désormais l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée avant la réussite professionnelle (1) ! Elle cherche à trouver par une transition fluide un équilibre entre ses deux domaines de vie. Mais déjà la génération Z (nés à partir de l'an 2000) a d'autres intentions...  Aujourd'hui les jeunes désirent clairement dissocier ces deux milieux. La génération Z ne vit pas pour travailler, elle travaille pour vivre. Une grande importance est accordée aux loisirs de tous genres (2).

Ainsi, alors que la connexion permanente est la règle implicite pour les cadres dans la grande majorité des entreprises, celles-ci vont devoir restructurer leur activité info-communicationnelle si elles souhaitent recruter et fidéliser les jeunes générations. Les entreprises ont tout intérêt à ne pas empiéter sur leurs temps de vie personnels alors que le bien-être est au cœur des préoccupations des jeunes générations.

Le modèle de Randstad « We don't stop life at work, we don't stop work at home », lequel s'applique surtout dans sa seconde partie de phrase compte tenu du fait qu'il est malaisé de faire un Monopoly en famille au bureau (même virtuellement) apparait comme complétement anachronique et dépassé !

Il ne s'agit pas d'imposer à tous des usages info-communicationnels strictement similaires, car chacun trouve son équilibre différemment. La flexibilité apportée par les NTIC est une opportunité ! En revanche, les entreprises qui attireront les meilleurs profils seront celles qui seront capables de maîtriser leur activité info-communicationnelle, permettant à la fois une collaboration entre les équipes et un respect de la vie personnelle de ses collaborateurs.

76 % des jeunes expriment une forte attente quant à la régulation de l'utilisation des outils numériques (3)...

Il est largement temps d'en finir avec l'hypocrisie qui consiste à considérer que la connexion permanente est le fait de cadres « work alcoholic » (4). Aux entreprises de reprendre l'initiative ! Régulez les envois de mails en dehors des temps de travail, coupez les serveurs, surveillez les connexions de vos managers en dehors des heures de travail, créez un droit d'alerte pour vos collaborateurs. Enfin formez vos managers aux bons usages info-communicationnels et évaluez-les sur leurs pratiques !

1 Parmi 30 000 jeunes salariés ayant fait l'objet d'une enquête au niveau européen, 39 % souffrent de la part trop importante occupée dans leur vie en général par la vie professionnelle (Etude GFK réalisée dans 29 pays).
2 Christian Scholz, Generation Z, Wiley 2914
3 ELEAS, Pratiques numériques des salariés en 2016, octobre 2016
4 Ou « Workaholic ». Ce néologisme a été inventé en 1971 par l'écrivain américain Wayne Oats (Confessions of a Workaholic, World 1971)

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